
Ils ont la performance de leurs homologues thermiques, le bruit en moins (de 20 à 30 dB en moyenne, jusqu’à 50 dB sur certains modèles !). Les outils et machines à batteries, toutes catégories confondues, de la débroussailleuse à la laveuse de voirie en passant par les aspirateurs de déchets urbains, les tondeuses et les véhicules utilitaires, associent la performance du travail bien fait au silence.

Lorsque la ville se réveille et que les derniers candélabres s’éteignent, les agents des services techniques partent à l’action. Travailler tôt fait partie de leur métier, mais se servir de machines ou d’outils autrefois réputés bruyants, qui plus est à des heures matinales, et ce, tout au long de la journée sans gêner qui que ce soit ou très peu, est un fait nouveau. La raison ? L’usage d’outils et de machines à batterie, qui désorganisent quelque peu les habitudes, au point où des agents se passent même, par exemple, de porter les protections auditives réglementaires, car le bruit généré dépasse rarement les 85 dB, y compris à pleine puissance pour certains modèles. Ils peuvent même parler entre eux ! Que demander de mieux ? Les agents peuvent enfin travailler à toute heure, sans compter les économies de carburant et la réduction drastique des émissions de carbone dans l’air. Les avantages sont donc nombreux. Ils sont testés et validés in situ par les professionnels. Les élus sont aussi conscients de la montée en puissance des outils et des machines à batterie. Des collectivités ont même fait le choix du tout électrique, par principe et/ou par souci économique. Pas question non plus de perturber les citadins, déjà en proie à de nombreuses nuisances sonores : trafic en tout genre (voitures, bus, tramway…), chantiers, bruits de fond…

Laver, souffler, ramasser
En ville, aux aurores. Pendant que des agents montent à bord d’une laveuse 100 % électrique, comme celle proposée par la société Val’air, qui génère moins de 72 dB en fonction lavage (l’équivalent d’un aspirateur ménager), et ce durant 12 heures d’affilé, sans rechargement, d’autres s’affairent à souffler et ramasser les déchets ou autres feuilles mortes. Ils ont à leur disposition une multitude d’outils à main et sur roues. Premier outil indispensable : les souffleurs, type BL 940 de Kubota. Ce dernier, qui émet entre 70 et 79 dB, comme la plupart des souffleurs professionnels du marché, peut être utilisé à proximité des zones sensibles (résidences, hôpitaux, écoles…). “En l’absence de tout obstacle, le niveau sonore décroît avec l’éloignement. Il baisse de 6 décibels chaque fois que l’on double la distance à la source. Dans tous les cas, on gagne 21 dB(A) par rapport à un souffleur thermique ! Et l’efficacité de ce souffleur à turbine axiale rivalise en toutes circonstances avec la puissance des souffleurs thermiques. Il est aussi ultra-léger, ce qui permet de travailler confortablement” indique François Xavier Labille, chef de produits chez Kubota. Autre outil, ou plutôt machine 100 % électrique et cette-fois ci sur 3 roues : les tricycles, qui rendent les opérateurs autonomes sur les différents secteurs de la ville. Ressemblant à un quad sur 3 roues, ces véhicules se composent d’une cabine sur montant et d’un espace containers, permettant de récolter les déchets ramassés au cours du circuit de collecte. Le sol, comme l’air (pas de carburant fossile utilisé !), sont ainsi propres ! Autonomie moyenne affichée : environ 40 km. Des aspirateurs de voirie électriques, à déplacer manuellement, sont tout aussi incontournables pour nettoyer ‘proprement’, dans tous les sens du terme. Certains fabricants les combinent avec des scooters électriques.

Couper l’herbe

Pour tondre ou débroussailler les espaces verts, les agents ont accès à un panel d’outils à batterie. En premier lieu, les tondeuses. Si quelques autoportées électriques sont disponibles (Bahia d’Etesia ou le rider d’Husqvarna), générant, ceci dit, à pleine puissance, un niveau sonore inférieur à 100 dB (c’est toujours mieux qu’une version thermique !), les tondeuses à conducteur marchant à batterie font leur révolution, appréciées pour leur démarrage instantané (on gagne du temps !). La plupart des fabricants historiques s’y sont mis, certains depuis longtemps, avec de nouveaux modèles : Pellenc, avec le modèle ‘Rasion’, léger et ultra-maniable, Husqvarna, avec la tondeuse LC 141 Li, dotée du mode ‘SavE’ qui permet de réduire le nombre de tours/min pour préserver son autonomie et les oreilles des agents, Grin, avec la BM46-82V qui ‘pulvérise l’herbe’ grâce à son carter et un régime moteur qui varie de 2 600 à 2 800 RPM… Quant aux robots de tonte, ils détiennent le record en termes d’émissions sonores.

Par exemple, grâce à ses moteurs à induction, Stiga propose un robot, nommé ‘Autoclip 550 SG’, qui génère entre 60 et 69 dB. ‘Automower 550’ d’Husqvarna est affiché à moins de 58 dB, “contre 103 dB pour notre rider diesel R422TS” indique, à titre de comparaison, Déborah Dréan, responsable communication chez Husqvarna… On passe ainsi du simple au double quasiment. Du côté des débroussailleuses, qui permettent, parfois, de parfaire la coupe des tondeuses à conducteur marchand (et à batterie !) et de venir à bout des rejets ligneux en tout genre, les volumes sonores sont tout aussi probants. Moins de 84 dB pour le combiné KMA 130 de Stihl, équipé d’une tête de débroussailleuse ; idem pour la débroussailleuse à lame insérée sur le bloc moteur OTM2A de Wolf, “soit une différence de 10 à 11 dB par rapport à leur homologue thermique” précise la société Wolf.

Tronçonner, tailler, transporter
Equipés d’une tronçonneuse AS3835 de Dolmar, caractérisée par une vitesse de chaîne équivalente à un modèle thermique de 32 cm3, ou de la tronçonneuse à batterie 82CS25 de Cramer, les agents peuvent débiter des grumes sans craindre de faire trop de bruit (entre 90 et 95 dB en moyenne). Pour tailler des haies sans efforts, les agents disposent dorénavant d’outils autonomes pendant près d’une journée. “Le taille-haie est le premier outil électrique adopté par les jardiniers, il peut être utilisé pour tailler les haies de défense proches d’une école par exemple, ou des haies décoratives proches des baies vitrées, d’un immeuble de travail ou d’un hôpital sans déranger une réunion de travail, des patients ou des élèves” affirme la société Pellenc à propos du taille-haies Helion 2, générant entre 80 et 84 dB.

En pleine forme et bien moins fatigués qu’avec des outils thermiques, les agents peuvent ensuite charger facilement les déchets verts dans un véhicule utilitaire électrique, à l’image du Goupil G4 à plateau fixe et basculant, doté d’un pack de 5 batteries, qui émet environ 60 dB. Larges de 120 cm, ces véhicules à 4 roues peuvent aussi être équipés de rehausses grillagées, d’un système d’arrosage haute pression… en fonction des chantiers.
La journée peut ainsi s’achever ‘sans grosse fatigue’ grâce aux outils à batterie. Le lendemain, les opérations d’entretien peuvent recommencer. En silence bien entendu…

est autonome pendant 2 à 3 h. Maniable, grâce à son poids ultra-léger (1,8 kg), cette débroussailleuse est capable
de couper l’herbe le long des murs sans abîmer les façades.
Article d’Avril 2018, abonnez-vous